12, 16, 18,5… Ces chiffres, froids en apparence, dictent bien plus que des lignes sur une courbe : ils dessinent les contours d’un métier, provoquent des débats entre agences et médecins, et transforment le moindre kilo en enjeu de carrière. L’IMC, au cœur des controverses du mannequinat, s’impose parfois comme un passeport, parfois comme une barrière. Derrière les outils en ligne et les chiffres officiels, une réalité : la norme ne cesse de bouger, et le flou règne sur les seuils qui font ou défont un parcours.
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Comprendre l’IMC : définition, utilité et limites
L’IMC, autrement dit indice de masse corporelle, s’est imposé comme le point de repère le plus diffusé pour jauger la masse corporelle d’un adulte. Le principe : diviser le poids (kg) par le carré de la taille (m). Initié par le statisticien belge Quetelet dès le XIXe siècle, cet indicateur simple, exprimé en kg/m², classe chacun sur une échelle allant de la maigreur à l’obésité.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la zone dite « de référence » se situe entre 18,5 et 24,9. En dessous, la maigreur s’installe ; au-delà, c’est le surpoids, et l’obésité à partir de 30. Ce calculateur IMC pose un premier jalon, que ce soit lors d’un suivi médical ou d’une sélection dans l’univers du mannequinat.
Pour autant, l’IMC ne dit pas tout. Il laisse de côté la composition corporelle : masse musculaire, répartition des graisses, ossature, niveau d’activité physique… Un sportif de haut niveau peut afficher un indice élevé sans excès de gras. Les médecins le rappellent : l’IMC sert d’alerte statistique, rien de plus. Morphologie, âge, sexe, antécédents médicaux : chaque situation exige une lecture nuancée.
Pourquoi l’indice de masse corporelle est scruté dans le mannequinat
Dans les coulisses de la mode, l’IMC des mannequins s’est hissé au rang d’indicateur scruté à la loupe par agences et directeurs de casting. Pendant des années, la minceur extrême a été érigée en idéal, imposant des standards déconnectés de la santé. Face aux scandales, le secteur tente de rectifier le tir pour protéger ses modèles.
Pourquoi une telle attention portée à l’indice de masse corporelle ? Les mannequins présentant un IMC très bas se retrouvent confrontés à plusieurs dangers :
- Problèmes de santé
- Système immunitaire affaibli
- Ossature fragilisée
- Troubles menstruels
Pour éviter les dérives, les agences réclament désormais que l’état de santé prime sur la course à la minceur. L’IMC ne sert pas à uniformiser, mais à alerter. Il marque la frontière entre exigence esthétique et respect du corps.
- IMC inférieur à 18,5 : alerte immédiate, risque de dénutrition, surveillance stricte.
- IMC supérieur à 25 : questionnement sur le surpoids, une situation inhabituelle mais pas exclue dans le métier.
Le secteur de la mode ne peut plus se défausser de ses responsabilités : la beauté n’excuse pas tout. Les débats récents l’ont rappelé : un mannequin, c’est d’abord un corps, avec ses propres limites et ses besoins à écouter.
Quels sont les critères d’IMC attendus pour devenir mannequin aujourd’hui ?
Depuis 2017, la France encadre strictement le métier de mannequin grâce à des règles précises. Le code du travail impose désormais de présenter un certificat médical attestant d’un indice de masse corporelle compatible avec la santé, en se basant sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé et de la Fédération française de nutrition.
Le seuil habituellement retenu : IMC minimum de 18,5. En dessous, le risque pour la santé n’est plus contesté. Ce chiffre, résultat du rapport entre poids et taille, s’est imposé comme référence pour agences et maisons de couture. Les profils avec IMC faible sont désormais écartés des castings, un changement notable pour l’industrie de la mode.
- IMC inférieur à 18,5 : exercice interdit, pas de certificat médical.
- IMC compris entre 18,5 et 25 : zone considérée « santé » selon les standards internationaux.
La France va encore plus loin : toute photo retouchée pour modifier la silhouette doit désormais porter la mention « photographie retouchée ». Un message clair : personne n’a à se conformer à un modèle impossible. L’IMC sert de garde-fou, mais n’a jamais prétendu résumer la beauté ni la richesse des morphologies.
Outils et conseils pour calculer son IMC en toute sérénité
Le calculateur IMC est devenu un passage obligé, autant pour les professionnels que pour le grand public. Pour obtenir une mesure fiable, munissez-vous d’une balance précise et mesurez votre taille sans chaussures. Le principe est simple : divisez votre poids (kg) par votre taille (m) au carré. Prenons un exemple : 55 kg pour 1,75 m donne un IMC de 17,9.
Un chiffre en dessous de 18,5 signale une maigreur potentielle et un risque accru de troubles de santé. Au-dessus de 25, le surpoids s’installe, et la zone d’obésité commence à 30. Pour affiner l’interprétation, certains calculateurs IMC en ligne intègrent l’âge et le sexe dans leurs paramètres.
Quelques recommandations pour bien utiliser cet outil :
- Effectuez la mesure le matin, à jeun.
- Suivez votre IMC régulièrement, surtout lors d’un régime ou d’une période de perte de poids.
- En cas de doute ou si les valeurs s’éloignent de la zone « santé », prenez conseil auprès d’un professionnel de santé.
L’IMC n’est qu’un repère parmi d’autres : activité physique, alimentation, métabolisme jouent aussi un rôle de premier plan. Que l’on soit mannequin ou sportif, le suivi s’adapte à chaque objectif, loin d’une approche figée.
Au bout du compte, l’IMC n’est qu’un chiffre, pas une sentence. Ce sont les corps, leurs parcours et leur diversité, qui continuent d’imposer leur vérité aux podiums comme à la vie réelle.