Dire que les faux ongles sont une affaire de goût serait réducteur. Entre infections bactériennes, allergies aux colles et complications dermatologiques, la réalité est moins glamour que les clichés Instagram. Les méthodes de pose varient d’un salon à l’autre, et avec elles, la sécurité et l’hygiène. D’un côté, certains experts conseillent d’alterner entre périodes avec et sans extensions. De l’autre, certains prônent la pose continue, sans pause, quitte à mettre l’ongle naturel à rude épreuve.
Un point souvent négligé : les matériaux. Ceux utilisés pour fabriquer et fixer les faux ongles n’ont rien à voir avec la kératine qui compose l’ongle naturel. Cette différence joue un rôle direct sur la façon dont l’ongle réagit aux chocs, à l’humidité, ou encore aux produits ménagers. Résultat : l’ongle encapsulé ne vit plus au même rythme que son propriétaire.
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Faux ongles et ongles naturels : quelles différences essentielles ?
La distinction entre faux ongles et ongles naturels va bien au-delà de l’apparence. C’est une affaire de structure, de résistance, de réaction à l’environnement. Un ongle naturel, c’est la kératine à l’état pur : il respire, il s’adapte, il témoigne de notre état de santé global. Il se modifie au gré de nos hormones, de notre alimentation, de nos gestes quotidiens. À l’opposé, les faux ongles masquent, enveloppent, transforment la surface naturelle.
Différents types de faux ongles existent, chacun modifiant la texture, la solidité et le rendu final :
- Le gel, plébiscité pour sa brillance et sa souplesse, séduit celles en quête d’une manucure qui dure, avec un résultat net pendant plusieurs semaines.
- La résine, plus épaisse et résistante, demande une main experte, surtout lors du retrait. Elle convient à celles qui cherchent la robustesse avant tout.
- Le vernis semi-permanent tire son épingle du jeu : plus discret qu’une prothèse, il s’applique comme un vernis classique mais tient nettement plus longtemps.
Pour celles qui préfèrent miser sur l’authenticité, le vernis à ongles naturel, débarrassé de certains solvants, s’impose. Il s’adresse à celles qui veulent combiner un effet soigné et le respect de l’ongle. Côté renforcement, l’alimentation et les soins ciblés font la différence : biotine, zinc, acides aminés… autant d’alliés pour une pousse homogène et des ongles moins cassants.
La pose de faux ongles exige une vraie technicité. Une pose soignée protège la plaque naturelle ; à l’inverse, une pose bâclée peut causer décollements, fissures, voire infections. Oui, les faux ongles offrent une tenue et un rendu impeccable. Mais garder des ongles naturels forts et équilibrés demande, lui, une attention constante et des soins adaptés.
Ce que révèlent les études sur les risques liés aux faux ongles
Les travaux menés par l’Académie nationale de pharmacie et l’Agence nationale de sécurité du médicament passent au crible la question : les faux ongles présentent-ils un risque pour la santé ? Les risques faux ongles ne se limitent pas à une altération de l’apparence. Gel, résine, vernis semi-permanent : chaque technique expose la plaque à des agressions répétées. Les produits utilisés, qu’il s’agisse de solvants, de colles ou de catalyseurs, comportent parfois des substances susceptibles de provoquer des réactions allergiques ou des irritations.
Les spécialistes de la peau observent une hausse des cas d’allergie de contact et d’eczéma autour des ongles, parfois même des réactions plus étendues sur les mains. À cela s’ajoute l’exposition répétée aux lampes UV, nécessaires à la pose du gel, qui soulève des préoccupations. L’Agence nationale de sécurité du médicament signale un lien possible, même s’il reste à confirmer, entre usage fréquent et survenue de cancers de la peau sur les doigts.
Autre effet, souvent sous-estimé : la fragilisation de l’ongle naturel. Décollement, ongle mou ou cassant, infections bactériennes ou mycose sont régulièrement signalés après une utilisation prolongée. Pose ou retrait réalisés sans précaution, hygiène approximative… Autant de facteurs qui ouvrent la porte à la prolifération de microbes et d’agents indésirables. Les chiffres de l’Académie nationale de pharmacie confirment que les poses effectuées hors des circuits professionnels augmentent la fréquence des complications.
La sécurité des faux ongles se joue donc à deux niveaux : la qualité des produits et le sérieux du praticien. À chaque étape, vigilance : sélection des matériaux, maîtrise du geste, attention portée à tout signe d’infection ou d’allergie.
Faut-il s’inquiéter des effets sur la santé de vos ongles ?
L’attrait pour les faux ongles ne faiblit pas, mais leur impact interroge. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) observe une augmentation nette des signalements associés à ces techniques. Sensibilisation de la peau, allergies, affaiblissement de l’ongle : les professionnels appellent à la prudence. Exposés de façon répétée aux produits chimiques et au stress mécanique, les ongles naturels deviennent souvent mous ou cassants. Les dermatologues le constatent : gel ou vernis semi-permanent, mal appliqués ou retirés, abîment la matrice et ralentissent la repousse.
Les risques ne s’arrêtent pas à l’apparence. Mycoses, infections bactériennes, eczémas localisés : tout peut survenir si l’hygiène fait défaut ou si le matériel n’est pas parfaitement stérilisé. Sous une prothèse, l’environnement devient propice à la prolifération des micro-organismes. Les poses à domicile, hors circuit professionnel, restent les plus risquées.
Alors, faut-il tirer un trait sur les faux ongles ? Pas forcément. Leur atout esthétique séduit, mais il reste indispensable de surveiller la santé des ongles. Accordez-leur régulièrement du repos, choisissez des produits fiables, confiez vos mains à des professionnels compétents et adaptez votre routine de soin. Préserver la vitalité de l’ongle naturel, c’est avant tout une question de rigueur et de bon sens.
Adopter les bons gestes pour profiter des faux ongles en toute sécurité
Le recours aux faux ongles séduit de plus en plus, mais le passage par un prothésiste ongulaire qualifié reste déterminant. Misez sur un institut reconnu, respectant scrupuleusement les règles d’hygiène et la traçabilité des produits. Les professionnels formés connaissent l’importance d’une préparation minutieuse, d’une pose soignée, d’un retrait respectueux de la plaque naturelle. Les interventions improvisées, elles, multiplient les dangers pour la santé de l’ongle.
Quelques réflexes à adopter avant et après la pose
Pour limiter les risques et garder des ongles en pleine forme, voici les principaux gestes à intégrer :
- Examinez l’état de vos ongles naturels : une anomalie (strie, fissure, tache) doit faire reporter la pose.
- Programmez des pauses régulières. Ces intervalles permettent de renforcer les ongles naturels et d’éviter la fragilisation sur le long terme.
- Hydratez chaque jour les cuticules et le pourtour des doigts avec des soins adaptés.
- Confiez la dépose à un professionnel. Les arrachages faits maison fragilisent la plaque et créent des microtraumatismes.
L’impact de l’alimentation ne doit pas être négligé. Une alimentation variée, riche en protéines, stimule la croissance et la résistance. Les déficits nutritionnels fragilisent la kératine et rendent l’ongle plus vulnérable. Soyez attentif à la moindre réaction inhabituelle lors de la manucure : gels, résines, lampes UV exigent de surveiller votre tolérance. Prendre soin de ses faux ongles, c’est aussi protéger la santé globale de ses mains.
En définitive, la beauté des mains tient parfois à un fil… ou à une capsule. Ce choix n’est jamais anodin : il invite à une vigilance quotidienne, pour que l’envie de briller ne vire pas à la fausse note dermatologique.